Résumé
16 juin 1904. Deux heures du matin. Leopold Bloom, un peu ivre, vient s’écrouler dans le lit conjugal, après une journée de dérive dans Dublin. Ce même jour, dans ce même lit, sa femme Molly l’a trompé. Ne retrouvant pas le sommeil, Molly s’abandonne au flot débordant de ses pensées où s’entremêlent confidences et désirs érotiques. Elle songe à son amant Boylan, à son mari, à l’amour, à son corps, à sa beauté, à sa carrière de cantatrice, à son enfance à Gibraltar, à ses enfants, jusqu’au souvenir jouissif de son « oui » à la demande en mariage de Leopold, 16 ans auparavant.
« Oui », ce mot ouvre et clôt le célèbre monologue intérieur de Molly, imaginé par James Joyce dans le dernier chapitre de son mythique roman Ulysse. Cette prise de parole est sans doute l’une des plus extraordinaires incursions littéraires faites par un homme dans les jardins secrets de la féminité, qui plus est, en 1922. La parole s’y écoule comme une suite ininterrompue et incontrôlée de mots qui servent une pensée libre, féminine, intime et pourtant universelle.