Signée par l’autrice américaine Jennifer Haley (et traduite par Étienne Lepage), cette œuvre captivante explore les implications éthiques d’une immersion croissante dans les réalités virtuelles. Un thème qui a bouleversé le metteur en scène Maxime Perron. « Je me souviens d’avoir reposé la pièce complètement secoué et retourné, confronté à ma propre utilisation des nouvelles technologies. Je devais monter ce texte et le partager avec un public. J’étais déjà convaincu de ne pas être le seul à y voir une réflexion nécessaire et une prise de conscience urgente. Aujourd’hui, avec cette reprise au Théâtre de la Bordée, la pièce prend une nouvelle dimension, portée par un espace plus vaste, mais aussi par un public tout aussi attentif, curieux et réfléchi.  »

 

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Crédit photo David Mendoza Hélaine

 

En exposant les conséquences de vivre au grand jour nos fantasmes inavoués, la pièce interroge. Est-ce que la liberté peut être totale dans les espaces virtuels ? Doit-on appliquer la même morale que dans le monde réel ? Quelles incidences les technologies d’aujourd’hui, et par surcroît celles de demain, ont-elles sur les relations humaines ?

 

« Ce dont ce texte d’anticipation nous parle, à travers la vie vécue virtuellement, c’est de nos limites, plus particulièrement de nos limites morales. La pièce vient nous chercher dans nos convictions. Elle nous trouble, nous pousse à nous questionner, à nous positionner – ou à reconsidérer nos positions. Il est fort possible qu’un avenir proche nous amène, en tant que citoyens, à débattre avec intensité de ces enjeux essentiels.« , souligne Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée.

 

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Avec L’Inframonde, La Bordée invite le public à une expérience théâtrale bouleversante et profondément actuelle, qui promet de captiver autant que de faire réfléchir. Ne manquez pas ce rendez-vous !

 

RÉSUMÉ DE LA PIÈCE

Dans un futur pas si lointain, Internet est désormais essentiellement accessible par le moyen d’un univers virtuel immersif nommé l’Inframonde. Cette plateforme sophistiquée permet d’incarner un avatar et de ressentir, sans distinction par rapport à la réalité, les émotions et les sensations physiques qui le traversent. Tous les sens sont comblés. Toutes les pulsions peuvent être contentées. L’immersion est totale. Jusqu’au moment où une détective, Harrisson, décide d’enquêter sur un espace virtuel singulier nommé Le Refuge. Ce repaire numérique, recréant un jardin de l’ère victorienne, offre la possibilité aux utilisateurs et aux utilisatrices d’assouvir certains fantasmes sévèrement condamnés dans le monde réel.

 

L’HOMME QUI A VU L’OURS est l’initiative de Maxime Perron. En 2019, il commence à collaborer professionnellement avec la scénographe Marianne Lebel. L’inventivité de cette dernière dans la construction d’espaces scéniques font de cette collaboration un tournant dans la pratique artistique de Maxime. Leur compagnie s’enregistre officiellement en 2022 et produit sa première création : L’inframonde. Le projet jette les bases d’un langage dramaturgique audacieux pour les deux créateurs.

« Notre organisme croit en la capacité des œuvres de science-fiction d’approfondir la condition humaine. En portant ce genre au théâtre, la compagnie fait de chacune de ses créations un laboratoire d’expérimentation du futur. Vectrices de réflexions, nos productions offrent aux spectateur.trice.s des expériences théâtrales immersives qui permettent de rêver ensemble les sociétés de demain. Notre théâtre ne prétend pas prédire l’avenir, mais il souhaite contribuer à le rendre possible. »