Pour la suite du monde est le premier long métrage canadien projeté au Festival de Cannes en compétition officielle. C’est le premier film québécois de l’histoire à être classé comme un chef-d’œuvre. En 2017, il est désigné « évènement historique » par le gouvernement du Québec pour son caractère fondateur.
« Il y a quelque chose de très touchant dans le film de Perrault quand on voit les gens de L’Isle-aux-Coudres se mobiliser pour retrouver les traces de la pêche au béluga, abandonnée depuis quarante ans, afin de la transmettre aux générations futures pour assurer la suite du monde. D’une certaine façon, c’est ce que nous faisons avec ce projet : transmettre quelque chose qui a été oublié, ou presque », explique Michel Nadeau, directeur artistique de La Bordée.
Après les succès de leurs adaptations en théâtre d’objets de grands classiques du cinéma, comme Rashomon et Citoyen K, La Trâlée s’empare pour la première fois d’un grand plateau pour faire exploser son inventivité et sa poésie.
« Quand Michel Nadeau nous a proposé d’adapter ce film, un monument du cinéma documentaire tourné à L’Isle-aux-Coudres, on a tout de suite dit oui, parce que le défi était trop beau. Faire du théâtre d’objets, dans la grande salle de la Bordée, quel beau casse-tête ! Ce que vous verrez et entendrez dans cette production c’est une manière de vivre, un discours, un naturel débordant. C’est une sorte de cure de jeunesse. Une plongée dans le liquide amniotique québécois. Une possibilité de voir un petit bout de nos racines », raconte la metteure en scène, Lorraine Côté.
La scène de La Bordée prendra une tout autre allure pour cette production. En effet, le plancher de la scène a été abaissé et un écran géant servira à des projections vidéo ainsi qu’à des ombres chinoises. Le tout sera accompagné par une trame musicale originale inspirée du film.
Mention de sourcce : Vincent Champoux
LE THÉÂTRE D’OBJETS
Le théâtre d’objets est un genre théâtral où des objets courants ne sont plus utilisés comme des accessoires de théâtre ou des décors, mais servent d’effigies, pour évoquer un personnage ou un animal avec lequel l’acteur pourra dialoguer ou interagir lors de la représentation.
LA PIÈCE
En 1962, Pierre Perrault a convaincu les habitants de L’Isle-aux-Coudres de reprendre leur traditionnelle « pêche à marsouin » (le nom qu’ils donnaient au béluga), qui était abandonnée depuis quarante ans. Il nous livre ainsi un portrait du Québec canadien-français de l’époque: celui des paysans, des ouvriers, avec leur langue singulière et leur attachement à la nature. Un Québec quasi disparu, mais qui constitue l’un des socles de notre société et de notre culture commune.
