Pour cette saison 2022-2023, La Bordée était heureuse d’offrir à l’artiste de Québec, Nadia Morin, le mandat de création d’une nouvelle murale. Cette collaboration fructueuse a permis d’élargir notre thème, Devant nous le vertige, à des avenues jusqu’alors inexplorées. De plus, Nadia a su rester en parfaite cohésion avec notre programmation, car, à l’image de nos pièces à l’affiche, son œuvre donne lieu à une expérience partagée du vertige durant sa contemplation. Cette artiste a généreusement accepté de nous ouvrir les portes de son atelier de création. Elle nous livre ici le parcours qui l’a menée à la réalisation de la murale, qui, pour les mois à venir, trônera fièrement sur le mur arrière de notre théâtre.

 

Mot de l’artiste

Dans ma pratique, je m’intéressais déjà à la notion de vertige, à ce sentiment puissant, inconnu et intrigant, de se lancer dans le vide, d’en être attiré. D’évaluer les possibles et de prendre un risque à la hauteur de nos aspirations, ce passage vers un autre monde ou une autre étape. Lorsque j’ai su que le thème de la murale était Devant nous le vertige, je trouvais que ça faisait parfaitement écho à mon travail artistique. Ma création vise à susciter chez le public un doux amalgame d’émotions : une vision poétique. Elle représente l’intériorité bouillonnante que suscite l’urgence de bouleversements et de nouveautés invitantes, positives. Mes œuvres transposent visuellement le rapport de collectivité à l’intime, ce qui fait écho non seulement au thème de la saison, mais également à la mission de la Bordée.

 

Au départ, j’ai tout de suite pensé aux plongeurs, puisqu’ils métaphorisent bien l’attrait du vide, ce mouvement vers un ailleurs. Se lancer, plonger, s’immerger et appeler la splendeur d’un espace nouveau. Puis mes réflexions ont dérivé vers les circassiens : équilibristes, trapézistes, acrobates, etc. Dans leur carrière, ils tendent à apprivoiser le vertige, à se l’approprier et à le réinterpréter en un événement spectaculaire qui défie la peur. L’univers du cirque s’apparente bien à l’onirisme, à notre part d’imaginaire, à des feux d’artifice dans la nuit pour épater, instant éphémère et grandiose de magie. J’ai cherché, par la murale, à en évoquer une partie.

 

Par ailleurs, j’inclus toujours des éléments de nature dans mes collages ; je désirais cette fois transposer l’envie de gravir l’immensité des montagnes, d’accéder à leurs sommets aux apparences inatteignables dont nous aimons être les conquérants temporaires. Les nuages frôlent le sommet et par l’ouverture sur la carte du ciel, j’avais envie de créer un rappel aux yeux levés qui contemplent l’étendue d’une cartographie de constellations et d’évoquer ce moment où l’on se sent si petit et submergé. La grandeur des territoires qui nous entourent peut également donner le vertige, tout comme cette possibilité de perdre leur beauté, leur accès, en raison des changements climatiques. La chute représente la possibilité de ce débordement, mais également une autre entrée vers le vide, comme une invitation à oser plonger, juste pour voir…

 

Finalement, je voulais tenter le spectateur, lui offrir la possibilité d’expérimenter lui-même le vertige, de monter l’échelle pour rejoindre les trapézistes ; en même temps, j’espère lui procurer le sentiment de grandeur du bas de la murale et une perspective différente des hauteurs. Par les couleurs, j’ai voulu évoquer un lever ou un coucher de soleil et je souhaitais offrir de la lumière aux saisons automnale et hivernale à venir. Et si cette murale se voulait des étincelles dans le béton, un paysage onirique pour soutenir le vertige du quotidien et aspirer à celui des plus grands instants ? 

– Nadia Morin

 

 

Biographie de l’artiste

Diplômée au baccalauréat en pratique des arts visuels et médiatiques et au certificat en rédaction professionnelle de l’Université Laval, Nadia Morin a présenté ses œuvres dans le cadre d’expositions individuelles et collectives (MANIF d’art, Coopérative Méduses, Maison Tessier Dit Laplante). À titre d’illustratrice, elle signe les couvertures d’Etta et Otto (Alto), Les mouches en papier (Éditions au carré), La résilience des corps (L’instant même), le numéro 115 de la revue Les libraires et les numéros thématiques mensuels de la Gazette des femmes. Elle a occupé plusieurs postes dans divers lieux culturels de Québec : MNBAQ, Maison de la littérature, Maison pour la danse, etc. Elle est actuellement représentée par la Galerie Beauchamp (Québec, Baie-Saint-Paul et Toronto).

 

 

Vente de la murale de Nadia Morin  

Pour une toute première fois, le théâtre met en vente sa murale. Ne manquez pas votre chance de repartir avec une reproduction de la création vertigineuse de cette saison et rendez-vous sur notre plateforme de vente en cliquant ici! Sinon, notez que la murale est aussi disponible pour achat à la billetterie et au bar du théâtre. — Faites vite, il n’existe que 100 exemplaires!

 

  • Prix : 35$ taxes incluses
  • Format : 16 x 20

 

Nous souhaitons remercier les Trafiquants d’Art qui ont permis la réalisation de ce projet en supervisant l’impression de cette oeuvre. N’hésitez pas à les contacter pour faire encadrer la création de Nadia!

 

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