Résumé
Dans un futur pas si lointain, Internet est désormais essentiellement accessible par le moyen d’un univers virtuel immersif nommé l’Inframonde. Cette plateforme sophistiquée permet d’incarner un avatar et de ressentir, sans distinction par rapport à la réalité, les émotions et les sensations physiques qui le traversent. Tous les sens sont comblés. Toutes les pulsions peuvent être contentées. L’immersion est totale. Jusqu’au moment où une détective, Harrisson, décide d’enquêter sur un espace virtuel singulier nommé Le Refuge. Ce repaire numérique, recréant un jardin de l’ère victorienne, offre la possibilité aux utilisateurs et aux utilisatrices d’assouvir certains fantasmes sévèrement condamnés dans le monde réel.
Dans le Far West, que devient l’Internet, où les mesures de contrôles sont de moins en moins présentes, où la morale est mise de côté pour de plus en plus de profit, jusqu’à quelles dérives irons-nous? C’est la question que nous pose ce brillant texte de Jennifer Haley. Et en prenant le prétexte de perversions sexuelles interdites socialement, mais vécues dans un monde virtuel avec des avatars d’enfants, ce questionnement devient particulièrement complexe. C’est avec immensément de doigté, de pudeur et d’intelligence que l’équipe de la compagnie L’Homme qui a vu l’ours nous invite à cette réflexion urgente, car la pandémie de solitudes que traversent nos sociétés modernes peut être le terreau de toutes les dérives.
« Après avoir assisté à L’Inframonde, on comprend pourquoi l’Association québécoise des critiques de théâtre (AQCT) lui a remis les prix du meilleur spectacle et de la meilleure conception à la fin de la saison 2022-2023. On est heureux que La Bordée ait décidé de ramener cette création initialement présentée à Premier Acte (…) » Valérie Marcoux, Le Soleil